
Pour une Charte québécoise de l'achat local
Le premier ministre l’a clamé haut et fort pendant sa conférence journalière : « dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, c’est plus important que jamais d’acheter des des produits qui sont faits au Québec ».
Le pouvoir du local
C’est simple. Si nous souhaitons conserver le maximum d’emplois ici, il va falloir que chacun collabore pour consommer des produits du Québec.
Si chaque ménage québécois dépensait 20$ de plus par semaine en produits québécois, nous pourrions créer 100 000 emplois, affirme Équiterre.
L’entrepreneur en série François Lambert a donné un autre exemple : pour chaque 1$ dépensé dans l’économie locale, cela rapporte 2,50$ à l’économie québécoise.
L’achat local, c’est vraiment trop cher
Je l’entends souvent. « J’aimerais ça acheter local, mais je n’ai pas les moyens. »
C’est faux.
Pour un panier d’épicerie comparable, la différence du prix est très faible entre les produits du Québec et les produits importés.
Ça, c’est selon Isabelle Roy, directrice adjointe d’Aliments du Québec qui l’a expliquée, dans une entrevue accordée à Radio-Canada.
On me dit souvent que mes produits sont plus chers que mon concurrent britannique Fever Tree.
Ça aussi c’est faux. C’est simplement que mes bouteilles sont plus grandes. Pour la même quantité, le produit fait au Québec est moins cher.
Les solutions sont simples
Il est grand temps de se serrer les coudes et d’élever le débat. Cette semaine, j’ai fait la promotion de mes compétiteurs afin d’encourager toute une industrie. Je le dis souvent : quand il n’y a pas ou peu de compétition, il n’y a pas de marché. Mieux, ça me pousse à me surpasser.
Mais c’est ensemble que nous allons sauver l’industrie agroalimentaire québécoise.
Il faut que les produits du Québec soient visibles en magasin. La certification Aliments du Québec fait un excellent travail de promotion, mais il en faut plus pour que les gens passent à l’action.
Réalisons une circulaire avec 100% de produits de chez nous. Réduisons les frais pris par les épiciers sur les produits du Québec. Dédions des espaces dans les magasins à nos produits.
Éviter la contagion
Il faut régler aussi le problème de l’approvisionnement. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises sont obligées de passer dans les magasins pour prendre les commandes. Ce n’est ni efficace ni respectueux de l’environnement, et ce n’est pas juste pour les petites entreprises qui doivent se battre avec des armées de représentants des multinationales.
Pour régler ça, implantons le « juste à temps ». En gros, quand 5 articles scannent aux caisses, une commande part automatiquement chez le producteur qui va livrer afin d’éviter les ruptures de stock. Ça existe déjà dans le commerce de détail en Europe et dans le Canada anglais, mais très peu au Québec.
Pourtant, moins de déplacements, moins de visites, ça aiderait à protéger la santé du personnel des épiceries. Aujourd’hui, le Québec est la province championne du nombre de représentants sur la route. Des représentants qui visitent entre 15 et 20 magasins par jour.
Imaginez-vous un seul instant qu’un représentant soit porteur du virus. Ce serait une catastrophe. Prenons nos responsabilités et arrêtons d’envoyer nos représentants visiter les magasins. C’est extrêmement égoïste et court-termiste de penser que 4 jours de ventes en présentiel vont sauver votre PME. Adaptez-vous, réinventez votre canal de distribution. Vendez en ligne, comme le font Maturin ou les fermes Lufa.
Ensemble, faisons la différence, soyons solidaires, sauvons nos emplois et nos entreprises.
Crédit photo : Monette Communication

Bastien Poulain
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