Nutricosmétique : soin efficace ou stratégie marketing?
« La beauté vient de l’intérieur » : loin d’être uniquement un cliché, l’industrie de la nutricosmétique promeut la qualité de nos cellules par le biais de compléments alimentaires depuis de nombreuses années. Nouvelle tendance 2020 ? La cosméto-food ou foodification trouve de nombreux adeptes au Japon, suivi de près par la Chine, l’Europe et l’Amérique du Nord.
De quoi parle-t-on exactement ? D’aliments ou de boissons enrichis d’ingrédients qui promettent entre autres, de ralentir le vieillissement de la peau. Finies donc les capsules brutes aux Omega-3 : la nutricosmétique n’est plus uniquement réservée à la clientèle des parapharmacies, mais s’invite dans le panier d’épicerie de tous les jours.
Bonbons hydratants, yaourt détox, soupe au collagène… quels sont réellement les bienfaits de ces produits, et à quel prix se vend la « beauté intérieure » ?
1. NUTRICOSMÉTIQUE : MAIS ENCORE ?
Complémentaire de la cosmétologie traditionnelle, la nutricosmétique trouve sa raison d’être au croisement de la nutrition, de la santé et de la beauté. Alors que les bienfaits des aliments sont largement démontrés dans les domaines de la santé mentale et de l’humeur, on offre ici la possibilité aux consommatrices et consommateurs de résoudre directement des problématiques physiques : problèmes de peau, chute de cheveux, vieillissement. Vous savez déjà que manger déséquilibré, carencé, riche en gras, sucre et denrées transformées, se répercute rapidement sur l’apparence de votre peau, votre visage, votre bien-être général. La nutricosmétique franchit un pas de plus : on combat les signes précurseurs, on renforce nos acquis… on fait des miracles ? Peut-être pas, mais en utilisant des ingrédients issus de l’alimentation (vitamines, antioxydants, acides gras…) et de la cosmétologie (collagène, acide hyaluronique, coenzyme Q10…), le lien entre saine nutrition et beauté est extrapolé jusqu’à son paroxysme.
Entre échecs, succès d’estime et produits nichés, le marché de la nutricosmétique existe depuis longtemps, mais peine à s’imposer. Pour rejoindre une clientèle variée et de plus en plus exigeante, les industries doivent en effet répondre à des critères concrets : bon, efficace et naturel. Tout un défi !
2. DES EXEMPLES CONCRETS
Grandes marques de cosmétiques ou géants de l’agroalimentaire, la bataille se durcit, et l’offre s’agrandit. L’objectif n’est pas ici de mettre en avant tel ou tel produit, mais plutôt de dresser un portrait non exhaustif des innovations du secteur. Peut-être en connaissez-vous certaines, sans même savoir que vous avez devant vous, la représentation par excellence de la nutricosmétique. Les plus évidentes ?
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Les barres tendres aux fruits ou au chocolat, qui contiennent du collagène de source végétale. À savoir : le collagène est une protéine présente dans les os, muscles, tendons… donc par définition, elle ne semble pas être synthétisée naturellement par des végétaux. Si vous avez de l’intérêt pour ces barres, gardez à l’esprit que le collagène n’est pas réellement naturel, et que les aliments type fruits rouges, contiennent des substances qui en favorisent la production.
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Les yogourts, lait et crème glacée enrichis en Aloe Vera, qui reposent sur les propriétés digestives, détoxifiantes et protectrices de cette plante.
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Des boissons « activatrices jeunesse » qui, notamment grâce à leur teneur en antioxydants, sélénium, vitamines C et E, promettent de contribuer à la protection des cellules, et de réduire les dommages du temps.
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Venue tout droit du Japon et fabriquée à partir d’os de poulet, la soupe de collagène ou collagen hotpot, est laissée à ébullition pendant plus de 8 heures puis refroidie pour devenir un pudding au collagène super riche. Ceci n’est qu’un exemple parmi les jus aux enzymes, bonbons au collagène, et boissons enrichies à la vitamine E et aux polyphénols qui sont monnaie courante au pays du Soleil-Levant.
3. GARANTIR SA BEAUTÉ INTÉRIEURE POUR EXPRIMER SA BEAUTÉ EXTÉRIEURE
Bien que l’on puisse constater l’engouement croissant pour la nutricosmétique et son application alimentaire, les résultats concernant sa réelle efficacité se font encore attendre. En revanche, les professionnels de la santé s’accordent pour dire que compléter son alimentation par le biais de gélules ou d’aliments enrichis n’est pas mauvais, du moment que l’on garde à l’esprit que le mot le plus important ici est « compléments » comme dans action « complémentaire ».
Une alimentation saine et équilibrée et un mode de vie actif restent les clés de notre bien-être. Effectivement, rien de nous empêche de donner un petit coup de pouce – ou de fourchette – à notre corps, à condition que nous choisissions des options naturelles. A contrario, elles ne pourront pas rééquilibrer un régime déficient. Voici pour l’aspect « nutri ».
Pour l’aspect « cosmétique », votre crème hydratante a encore de beaux jours devant elle. Continuez à l’utiliser en parallèle d’une telle cure, qui combinée à une bonne hygiène de vie, devrait vous placer sous les meilleurs auspices.
Sources :
ConsoGlobe. La nutricosmétique : prendre soin de sa beauté de l’intérieur. 2016.
Sélection Reader’s Digest. Nutricosmétiques : peuvent-ils améliorer la peau ? 2020.
Culture Nutrition. Beauty from within : le point sur le marché de la nutricosmétique. 2020
Charleyne Bachraty
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